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Gwenaelle Fabre

Au tout début de 2008, je me suis engagée dans à l’élaboration d’un projet pluridisciplinaire sur le Burkina Faso. La recherche des partenaires linguistes d’une part, géographes et écologues d’autre part, burkinabè et français, puis la rédaction du projet ont constitué un important travail qui a abouti au programme RADICEL-K (pour Recherche Aide Développement : Interactions Culture Environnement Langues – Kénédougou) financé par la région Centre à hauteur de 137 000€ (sur 868 000€).

Associant des linguistes du LLL (Orléans et Tours), du CNRST (Ouagadougou, Burkina Faso), des géographes du CEDETE (Université d’Orléans), des écologues de l’IRD (groupe SOSA, UR 200) et associant les acteurs régionaux de l’aide au développement via le Collectif régional des Acteurs de la Coopération et de la Solidarité Internationale (CENTRAIDER), ce programme vise à (1) étudier les liens entre Nature et Culture par le prisme de la langue dans la province du Kénédougou située à l’ouest du Burkina Faso et (2) initier des réflexions autour de la recherche-action dans le cadre de la coopération décentralisée. Il s’inscrit dans un contexte collaboratif entre cet État qui s’engage dans une politique d’alphabétisation bilingue français-langue(s) maternelle(s) et la région Centre, et poursuit des actions de préservation de l’environnement. Il s’agit (1) de décrire des langues non décrites (le sèmè et le tagba) à partir des cultures locales du territoire afin de permettre leur enseignement et leur usage dans une appropriation des politiques scolaires et écologiques, (2) d’interpréter le feu de végétation comme outil de gestion environnementale et support de représentations humaines, (3) de guider les aides en intégrant les cultures de la nature dans les programmes de développement, (4) de partager une approche culturelle des langues et des territoires dans le cadre d’une coopération décentralisée sur objectifs entre la région Centre et le Burkina Faso et enfin, (5) de valoriser et prolonger les acquis scientifiques et opérationnels du projet en les confrontant aux actions des structures régionales d’aide au développement. Il prévoit en outre la mise en place d’un environnement numérique de travail collaboratif (TIC) et l’organisation d’échanges scientifiques seront à même (1) de favoriser un double transfert Nord-Sud et Sud-Nord dans un partage bi-directionnel des savoirs et des compétences, (2) de créer des échanges féconds entre scientifiques et acteurs opérationnels impliqués dans l’aide au développement.

Du strict point de vue linguistique, il s’agira d’abord d’œuvrer à l’analyse du sèmè, l’unique langue kru du Burkina Faso, dont aucune description n’a à ce jour été publiée, en étudiant plus particulièrement comment cette langue parle de l’environnement et du paysage, via une étude fine du lexique d’une part, des textes techniques d’autre part.

S’agissant d’une langue à tradition orale, ce travail repose sur l’élaboration et l’analyse d’un corpus oral, et devra aboutir à sa mise à disposition sous forme de base de données associant les enregistrements sonores et leur transcription pluri linéaire et sonore. Il s’inscrit donc pleinement dans la problématique transversale du LLL sur les corpus oraux.

Ce programme vient donc aussi renforcer les collaborations scientifiques avec le Burkina Faso avec le CNRST d’une part, l’Université de Ouagadougou d’autre part, puisqu’il comprend la codirection de la thèse d’ethnolinguistique sur des chants en tagba d’Edwige Mori Sanou Traoré, ingénieur au CNRST, coinscrite à l’Université de Ouagadougou (Pr. Kam Sié) et au LLL avec moi.

Débuté en octobre 2009, ce programme n’a pas encore abouti mais a déjà donné lieu à plusieurs missions.

En novembre 2009, nous avons reçu pendant 1 mois à Orléans un informateur de sèmè auprès duquel nous avons recueilli un lexique de base de 120 termes qui nous a déjà permis d’envisager la complexité de la phonologie de cette langue (phonèmes et système tonal).

Différentes missions des différents chercheurs du programme ont ensuite eu lieu. Personnellement, je suis ainsi partie 3 semaines en janvier 2010 pour la mise en route du programme et la prise de contact avec le terrain et les autorités scientifiques locales, et je prévois une mission de 15 jours en juillet 2010 afin de collecter de nouvelles données.