Les missions
Mission janvier-juin 2014
Cette mission en Guyane à Saint Georges de l’Oyapock, Macouria et Régina a comme objectif la poursuite de nos travaux lexicographiques, à savoir :
- détermination de la nomenclature définitive du dictionnaire palikur-français,
- vérification des adresses dans chacune des trois communautés palikur de Guyane,
- traitement des variantes,
- enregistrement d’exemples authentiques pour toutes les adresses qui n’en possèdent pas.
Elle est financée par la DGLFLF.
Mission avril - septembre 2012
Cette mission est financée par la DRAC Guyane avec l'appui de l'OHM Oyapock
Afin de pousser encore plus loin la collaboration avec la population, d’effectuer un travail de documentation linguistique efficace et visible et d’obtenir des données authentiques, lors de cette mission on a fait le choix de s’installer au village Espérance 3 (Saint Georges de l’Oyapock) et de poursuivre nos travaux sur le dictionnaire en immersion totale. Cette démarche nous a permis de commencer à parler la langue et de collecter des données fiables sur les pratiques quotidiennes, sur la pharmacopée et surtout sur le riche système de classificateurs du palikur. Nous avons pu ainsi enrichir la nomenclature de la base de données de plus de 2000 entrées et vérifier avec de nouveaux informateurs un grand nombre des entrées existantes.
Au cours de cette période, en juillet 2012, nous avons également effectué une mission interdisciplinaire avec Guillaume Odonne (CNRS Guyane) sur l’ethnoentomologie palikur, qui nous a permis de faire l’inventaire des espèces d’insectes emblématiques chez les Palikurs et de leurs usages.
Le travail commencé lors de ces missions a été continué en septembre 2012 lorsque nous avons travaillé avec François Nemo, Pierre et Françoise Grenand et Antonio Narciso, à Orléans sur le vocabulaire de la médecine chez les Palikurs.
Mission janvier - juillet 2011
Il s’agit d’une mission de terrain en Guyane à Saint Georges de l’Oyapock, financée par la DGLFLF qui comporte deux volets : travail sur le dictionnaire palikur-français et étude de l’alternance codique chez les Palikurs.
Pour ce qui est de l’avancement du dictionnaire, voici les aspects à mentionner :
- réalisation d’une base de données TOOLBOX intégrant lexique et corpus transcrits,
- recueil de 55 minutes de corpus oraux qui se rajoutent au corpus déjà existants et pourront contribuer à la réalisation d’un atlas sonore des langues de Guyane,
- recueil d’environ 1100 minutes de corpus oraux concernant la faune et la flore et permettant de documenter les rubriques encyclopédiques du dictionnaire,
- transcription de corpus (90 minutes),
- enrichissement de l’inventaire lexical existant (plus de 1000 entrées),
- unification de l’orthographe (suite à des réunions de concertation avec la population).
Deux missions interdisciplinaires au cours de cette période sont également à noter :
- la mission OYANA en janvier 2011 avec le PNRG (Parc national régional de Guyane), des chercheurs de l’OHM Oyapock et des botanistes du Muséum d’histoire naturelle, dans l’estuaire et le bas Oyapock, qui nous a permis de travailler sur la toponymie palikur et sur la botanique avec l’informateur Antonio Narciso ;
- la mission COUAC avec des ethnobotanistes, des archéologues et deux informateurs, Antonio Narciso et Amiraldo Martins sur une montagne couronnée près de Régina qui nous a permis, lors d’un séjour en forêt d’une semaine de faire l’inventaire lexical et ethnobotanique d’environ 1000 arbres et d’enregistrer 500 minutes de corpus avec des informations sur la flore et son exploitation par les Palikurs.
En ce qui concerne l’alternance codique, nous avons étudié (avec François Nemo) le multilinguisme chez les Palikurs (qui vivent dans un milieu quadrilingue) sous la forme d'une enquête testant les capacités de production et de compréhension d'un échantillon de locuteurs dans chacune des quatre langues, à l'oral (mais aussi à l'écrit pour les locuteurs alphabétisés).
Quatre paramètres principaux ont été pris en compte dans l'étude des phénomènes d'alternance codique:
- l'âge et le sexe des locuteurs,
- la date d'arrivée en Guyane (le cas échéant),
- les pratiques linguistiques,
- la dimension pragmatique de l'alternance codique (common ground).
Nous nous sommes intéressés en particulier à :
- l'alternance codique dans les conversations,
- l'alternance codique dans les énoncés et enchaînements,
- l'alternance codique dans les copies et les prises en parole des élèves en milieu scolaire,
- les cas d'emprunt de vocabulaire inexistant en palikur et la mesure du degré de naturalisation des mots utilisés ou empruntés,
- les cas de substitution de vocabulaire,
- la référence à des savoirs partagés,
avec comme objectif principal d'établir une typologie des phénomènes d'alternance codique et une étude des variations de ces phénomènes selon les paramètres définis ci-dessus.
Une synthèse de ces résultats concernant le domaine scolaire, avec identification des principales sources d'erreurs et indication des pistes pédagogiques pour y remédier, en lien avec le dispositif (existant dans les écoles concernées) des médiateurs linguistiques, a été publiée dans le n.16 de Langues et cité, de la DGLFLF.
Mission janvier 2009
Cette mission d’un mois à Saint Georges de l’Oyapock a été consacrée à la transcription avec des locuteurs natifs des corpus existants (essentiellement des contes) avec deux informateurs, Berchel Norino et Antonio Narciso et à l’enregistrement de nouveaux corpus oraux et vidéos sur les activités traditionnelles (vannerie et confection des colliers).
Les missions courtes étant néanmoins peu efficaces dans une entreprise de l’envergure d’un dictionnaire, nous avons bénéficié de deux décharges jeune chercheur afin d’effectuer des missions plus longues (environ 6 mois chacune), appuyées sur place (avec des moyens logistiques et humains) par l’OHM Oyapock, dirigé à l’époque par Mme Françoise Grenand, anthropologue. La collaboration avec les chercheurs présents sur place (anthropologues, archéologues, botanistes ou entomologues) nous a permis de recueillir des données riches et fiables concernant un pan du lexique fragilisé par l’évolution des pratiques et par le contact de langues.